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14 Test Garmin Vivoactive HR : montre cardio GPS à tout faire, voire Fenix 3 HR pas cher
Au sein de la vaste gamme de montres GPS Garmin, la Vivoactive HR ne se situe pas dans le haut du spectre, mais est probablement le meilleur exemple de polyvalence (la montre cardio GPS à tout faire). OK, il y a aussi la Fenix 3 HR qui sait tout faire, mais c’est pas le même budget. Course à pied, vélo, en salle ou en extérieur, natation, golf, rameur, ski de fond… La Vivoactive HR est faite pour les sportifs touche-à-tout qui veulent pouvoir suivre toutes leurs activités (y compris l’activité quotidienne de marche) sur une seule montre.
Il m’a fallu longtemps pour me procurer cette Vivoactive HR en test, mais je n’ai pas été déçu. Ca a même été une révélation. Car à force de jouer avec, j’ai même réalisé qu’elle avait un potentiel que j’avais sous-estimé : se transformer en Fenix 3 HR pour pas cher grâce à la plateforme de téléchargement Garmin Connect IQ (à tel point que j’ai même décidé d’en faire un paragraphe spécifique de cet article de test)
J’ai longtemps regretté le design de la Vivoactive première du nom. J’aimais bien cette petite montre GPS au look d’Apple Watch. Sauf que la Vivoactive HR est une mutation complète et ressemble plus à une TomTom Runner 2 ou un Fitbit Surge, avec son écran allongé et un boitier qui ne dépasse pas sur les côtés du bracelet. On dirait même presque un bracelet tracker d’activité, juste un peu plus large. Bon, après quelques semaines d’utilisation quotidienne, je m’y suis habitué et ça ne me choque plus vraiment. On remarquera l’absence de l’inscription ‘Garmin’ qu’on trouve d’habitude écrit en relativement gros sur la face avant. Ici, c’est gravé sur la boucle, ce qui est quand même plus discret.
Le boitier fait 30mm de large et 57mm de haut. C’est-à-dire qu’en fait il est plus haut que celui de la Forerunner 920XT. Et même plus que celui de la Fenix 3 (51mm) ! Même si elle reste fine (11mm d’épaisseur, il ne faut donc pas croire qu’elle s’adaptera aussi bien sur les petits poignets que la Vivoactive. Ce n’est plus du tout la même montre. Ca se ressent aussi au niveau du poids, puisqu’elle passe à 48g. C’est 2g de moins que la TomTom Runner 3, mais 6g de plus qu’une Forerunner 235.
La recharge se fait avec un nouveau système (encore…) qui vient se clipser sur l’arrière du boitier et reste en place grâce à 2 encoches situées sur les côtés. Si le boitier de la Vivoactive HR a grandi, c’est aussi pour y loger une plus grosse batterie. Il faut toujours se méfier de l’autonomie qu’annonce Garmin (13h d’enregistrement). Mes tests pendant différentes activités, en enregistrement toutes les secondes (pour précision GPS la meilleure possible) ont plutôt donné 10h, voire 11h en coupant le Bluetooth. Le mode smart permet d’améliorer un peu cette autonomie en perdant un peu de précision GPS. Dans ce domaine, la Vivoactive HR est également compatible avec le système GLONASS.
Quand on creuse un peu dans les caractéristiques physiques, on a du mal à croire que l’écran a en fait les mêmes dimensions que celui de la Vivoactive. Il a juste effectué une rotation de 90 degrés et se présente maintenant en format portrait au lieu de paysage. Mais c’est bien le même. Il y a juste beaucoup d’encadrement tout autour. Du coup, on pourrait regretter qu’il n’ait pas gagné en résolution et reste à 148 x 205 pixels, bien loin de ce qu’on trouve sur les smartwatches en 2016. Il s’agit d’un écran tactile couleur. La fonction tactile est très réactive et bien utile. Tant mieux, car avec seulement 2 boutons sur la face avant, en dessous de l’écran, vous ne pourrez pas vous en passer pour naviguer dans les menus. Il reste que l’eau perturbe un peu son fonctionnement. La fonction de verrouillage de l’écran peut donc s’avérer utile dans des conditions de grosse pluie.
Le point faible, comme pour presque toutes les montres de sport à écran couleur, c’est qu’il est assez terne (difficilement lisible dans la pénombre). Il faudra jouer avec l’angle du poignet ou utiliser le rétroéclairage qui s’active soit par la pression d’un bouton, soit en tapant sur l’écran, soit par un mouvement de poignet. Dans la pure tradition Garmin, qui permet de faire plein de réglages directement sur la montre, il est possible de paramétrer complètement le rétroéclairage : activation/désactivation, mode de déclenchement par mouvement, durée d’éclairage (10 secondes par défaut), luminosité (3/10 par défaut). Ca permet de l’accorder avec les besoins de chacun et l’autonomie de batterie qu’on est prêt à sacrifier.
A partir de l’écran d’heure, on peut faire défiler un nombre incroyable d’écrans (widgets) de haut en bas ou de bas en haut. Et on trouve : ma journée, nombre de pas, minutes intensives, calories, dernier sport, dernière course, dernier vélo, dernière nage, golf, météo, smart notifications, fréquence cardiaque, calendrier, commande de musique, Varia, Virb. Heureusement, chaque widget peut être activé ou désactivé individuellement et on peut choisir l’ordre dans lequel on veut qu’ils apparaissent. En plus la plupart de ces widgets peuvent être personnalisés par différents paramètres d’affichage directement depuis la montre. Et en plus en plus, certains widgets sont en fait composés de 2 ou 3 écrans, qu’on peut afficher en tapant sur l’écran. Exemple, le widget du nombre de pas de la journée peut se transformer en une vue jour par jour sur la semaine passée ; celui de la fréquence cardiaque affiche soit la courbe sur 4 heures, soit la fréquence cardiaque au repos sur 1 semaine. Le menu est très riche mais reste intuitif. Ot on peut accéder à certains paramètres par plusieurs chemins.
Au dos du boitier se loge le capteur cardio optique de Garmin, le même qui équipe la Forerunner 235. Il permet d’une part de se passer de ceinture cardio pour mesurer la fréquence cardiaque et d’autre part de suivre le cardio 24h/24 puis d’en déduire la fréquence cardiaque au repos (que vous pourrez utiliser pour affiner vos zones cardio en entrainement). Si vous voulez en savoir plus concernant sa fiabilité, cherchez la section spécifique plus bas dans ce test. Pour une activité sportive nécessitant une meilleure précision, il est toujours possible d’utiliser une ceinture cardio ANT+ et désactiver le cardio optique.
Pour lancr une activité de sport, on appuie sur le bouton de droite. Et là, une énorme liste apparait : course à pied, vélo, piscine, golf, marche, aviron, stand up paddle, ski, ski de fond, course en salle, vélo en salle, marche en intérieur, rameur, musculation, cardio, autre. Il est ensuite possible d’en ajouter d’autres. Je me suis par exemple créé un profil trail.
Pour chaque écran, on peut afficher de 2 à 3 données. C’est un peu dommage, car je pense que l’écran allongé aurait largement permis un format d’affichage à 4 lignes, comme sur la Polar M600. D’autant que la Vivoactive avait un affichage à 4 données. La Vivoactive HR ne se limite pas à afficher le temps, la distance et le cardio. Les champs de données paramétrables incluent : Mouvements (nombre, moyenne, fréquence, distance par mouvement, mouvements par longueur) Les alertes se font par vibrations et il faut savoir qu’il n’y a pas d’alerte sonore. Mais Garmin a implémenté la possibilité de modifier l’intensité des vibrations sur une échelle de 1 à 10. Et ça, je trouve que c’est une super bonne idée.
Comme sa prédécesseur, elle est étanche à 50m, caractéristique nécessaire pour une utilisation en natation. La nouveauté, qui fait une grosse différence (vous le verrez dans la suite de ce test), c’est l’introduction d’un altimètre barométrique (plus précis qu’un altimètre GPS). C’est très très rare à ce niveau de prix. Nativement, elle dispose d’un retour au point de départ, mais pas du suivi d’itinéraire. En fait, ce n’est pas réellement un retour au point de départ mais un retour vers une position enregistrée. Ca revient presque au même, sauf qu’il faut avoir pensé à enregistrer la position de départ.
La Vivoactive HR dispose d’une connexion Bluetooth qui permet de la coupler avec n’importe quel smartphone sur lequel l’application Garmin Connect est installée. Cette liaison est ensuite utilisable pour les fonctions de montre connectée et pour transférer les données sans fil
Pour la course à pied, la Vivoactive HR se place clairement au-dessus des montres GPS de base, avec des données comme la vitesse ascensionnelle ou la cadence. Elle possède en fait 2 modes de course à pied, en extérieur (avec GPS) et en intérieur (GPS éteint et distance calculée avec l’accéléromètre). Mais on remarquera quelques faiblesses par rapport à une pure montre GPS running comme la Forerunner 235. Elle n’évalue pas le VO2max, ni la récupération. Bref, pas de fonctions avancées.
En plus de la disposition des écrans de données, on peut configurer quelques options, comme pour chaque mode sportif : tours automatiques (on peut aussi faire des tours manuels avec le bouton de gauche), pause automatique, défilement automatique des écrans, GPS/GLONASS, activer la jauge cardio, plus la couleur dominante de l’affichage.
En revanche, pour changer d’écran pendant la course, il faut utiliser l’écran tactile, en faisant défiler vers le haut ou vers le bas. Si c’est assez facile et réactif, ça pose problème lorsqu’il pleut, car la pluie perturbe son fonctionnement et qu’il n’y a pas de bouton en solution de secours.
L’allure est vraiment stable, lissée sur environ 5-6 secondes (d’après mes observations) et affiché par pas de 5 secondes. En fait c’est un avantage et un inconvénient. L’avantage, c’est que c’est stable, ça ne fluctue pas de façon erratique. Si vous avez l’habitude d’utiliser l’allure moyenne au tour, vous apprécierez. Si vous avez l’habitude d’utiliser l’allure instantanée ou que vous faites du fractionné, vous n’apprécierez probablement pas.
Cela dit, ce qui manquera le plus aux passionnés de course à pied, c’est probablement les entrainements. Quoi, pas d’entrainements ? Ben non, il n’est pas possible de programmer une séance d’entrainement, que ce soit par objectif ou en fractionné. Pas Les modes spécifiques pour le cyclisme (extérieur avec GPS et intérieur sans GPS) s’utilisent comme les modes course à pied et on y retrouve les mêmes réglages. On peut afficher la vitesse en km/h au lieu de l’allure en min/km. Pour une utilisation plus poussée en vélo, il est possible de coupler la Vivoactive HR avec les capteurs de cadence/vitesse ANT+ de Garmin, mais pas de capteur de puissance.
Si vous la portez au poignet, elle enregistrera votre fréquence cardiaque ; si vous la montez sur le guidon il vous faudra une ceinture cardio. C’est probablement en vélo que la fonction de retransmission du rythme cardiaque est le plus utile. Si vous avez un compteur Garmin, alors la Vivoactive HR pourra retransmettre les données du capteur cardio optique sur la liaison ANT+. Ca permet d’afficher la fréquence cardiaque sur votre compteur sans porter de ceinture.
La limite en utilisation cyclisme, c’est l’affichage à maximum 3 données par écran. Car il est quand même pas évidant de faire défiler les écrans en manipulant l’écran tactile pendant qu’on roule.
La Vivoactive HR ne fait pas de concession en piscine et affiche le nombre de longueurs, la distance, l’allure, le nombre de mouvements, le SWOLF, etc. La première fois, il faudra régler la longueur de la piscine : 25m, 50m ou personnalisée. Pour les séances suivantes, votre dernier choix deviendra le choix par défaut.
En revanche ce n’est pas une montre GPS outdoor et il n’y a pas de mode natation en eau libre. Mais vous pouvez combler cette lacune en téléchargeant une appli sur Garmin Connect IQ (voir le paragraphe ci-dessous sur comment utiliser Connect IQ pour transformer votre Vivoactive HR en Fenix 3 HR).
Il faut noter que le capteur cardio est désactivé dans le mode natation. Ni Garmin ni aucune marque de montre GPS ne dispose actuellement d’un capteur cardio optique fiable dans l’eau. Je n’ai pas eu l’occasion de le tester, mais il semblerait qu’elle ne soit pas compatible avec les ceintures cardio Garmin spécifiques pour la natation HRM-Swim ou HRM-Tri. Il n’y a donc pas de solution pour enregistrer votre fréquence cardiaque pendant vos entrainements en natation.
Il en va de même pour l’écran tactile, qui ne fonctionne pas dans l’eau. Mais il est possible de marquer des tours manuels en appuyant sur un bouton. On peut aussi le verrouiller selon 4 modes : jamais, toujours, en mode montre uniquement, en activité uniquement. La Vivoactive HR propose encore beaucoup de modes sportifs : golf, marche, aviron, stand up paddle, ski, ski de fond, marche en intérieur, rameur, musculation, cardio, et autre. Et si besoin, on peut en ajouter d’autres en utilisant la multitude de champs de données à disposition.
Le mode ski/snowboard enregistre les données de chacune de vos descentes. Et oui, grâce à l’altimètre barométrique, elle se met en pause automatiquement lors des montées et reprend l’enregistrement à chaque descente.
Les profils de sports de rame peuvent afficher des données spécifiques comme le nombre de mouvement, la cadence, la distance par mouvement, etc.
Quelle que soit la marque, les capteurs cardio optiques ont à peu près tous les mêmes faiblesses. Ils n’aiment pas le froid, ni les variations de fréquence cardiaque à haute intensité. De façon générale, ils conviennent très bien pour suivre des séances d’endurance, mais posent problème sur des entrainements plus poussés comme en fractionné. Ca fait 1 an que je teste des montres cardio GPS sans ceinture de Garmin, la marque a donc une bonne expérience dans le domaine et a déjà fait plusieurs mises à jour logicielles pour assurer la précision de son capteur cardio Elevate.
Comme avec pas mal de capteurs cardio optique, la phase la plus critique est souvent les premières minutes. Ci-dessous, après la montée initiale, il a fallu 5 minutes au capteur pour accrocher le bon rythme cardiaque.
vivoactive-hr-cardio-intelligenteL’important avec un capteur cardio optique, c’est de bien le positionner (placer la montre environ 1 doigt au-dessus de l’os saillant du poignet, pas directement sur le poignet) et de resserrer un peu le bracelet par rapport à la position que vous utilisez normalement pour votre montre (1 ou 2 crans). Avec ça, on obtient de très bons résultats.
vivoactive-hr-cardio-2L’ennemi du capteur cardio optique, c’est le grand froid. Une sortie fin décembre par 2 degrés et il rate la plupart des grosses variations, avec des écarts allant jusqu’à 25 battements par minute.
vivoactive-hr-cardio-froidLà où la Vivoactive HR m’a bluffé, c’est en vélo. J’obtiens d’habitude de moins bons résultats qu’en course à pied. Je l’explique par les vibrations du guidon et les muscles bandés autour du poignet qui perturbent la mesure du flux sanguin sous la peau. Mais regardez l’enregistrement ci-dessous et vous remarquerez peu d’écarts sur cette sortie, même avec de fortes variations d’intensité.
vélo-cardio-VivoActiveDu côté de la précision GPS, il y a eu des mauvais jours, mais globalement je la trouve très bonne. Et ne croyez pas que le GLONASS va arranger les problèmes des mauvais jours, c’est tout pareil. Un premier indicateur de la précision d’une montre GPS, c’est la superposition des traces aller et retour sur un même chemin. Même sur ce run en forêt, c’est presque parfait.
vivoactive-hr-gps-2De manière générale, j’ai quand même trouvé la précision moins bonne que sur ma Spartan Ultra et les traces ci-dessous illustrent bien ce à quoi il faut s’attendre en termes de précision. Les traces aller se superposent bien (en bas), mais la Vivoactive HR diverge un peu au retour (en haut).
vivoactive-hr-gps-3Et puis il y a les mauvais jours, avec des décalages inexplicables en terrain découvert. Il faut quand même relativiser ce genre de décalage de parallélisme, car au final l’erreur sur la distance totale n’est pas énorme. Mais c’est toujours énervant.
vivoactive-hr-gps-glonasse-3Le pire, c’est qu’il ne faut pas croire que le GLONASS est la solution miracle à ces problèmes. Ci-dessous j’ai superposés 2 traces réalisées sur le même itinéraire, dans les mêmes conditions (grand soleil), à 2 jours d’intervalle. Les 2 traces avec GPS seul se superposent presque parfaitement, normal on est en terrain découvert. Et finalement, c’est la trace GPS/GLONASS qui est la plus dégueulasse et qui s’écarte franchement du chemin. La Vivoactive HR a déjà un altimètre barométrique et de nombreux profils sportifs, mais il lui manque quelques fonctionnalités pour devenir une montre GPS outdoor ou triathlon. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut utiliser la plateforme de téléchargement Connect IQ pour ajouter ce qui lui manque (gratuitement !). Et vous allez voir qu’avec une montre GPS multisport à 200€, on va pouvoir la transformer en Fenix 3 HR.
Je vous propose ci-dessous 6 applications et widgets qui ajouteront un mode natation en eau libre, un mode triathlon, la navigation le long d’un itinéraire et via des Points of interest, le relevé de coordonnées GPS et la tendance météo sans connexion avec votre téléphone. Il ne manquera plus que les running dynamics à cette mini-Fenix 3.
Cette appli gère les 3 phases d’un triathlon, plus les 2 transitions. L’écran de données n’est pas personnalisable. Attention, ce mode enregistre les 3 activités séparément dans Garmin Connect, qu’il faudra mettre bout à bout pour avoir votre triathlon au complet.
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